Les prêtres
le rôle de la cure
ses revenus
la fabrique
les prêtres pendant la période révolutionnaire
après la révolution
liste des prêtres entre 1500 et 1992
 sommaire 
Il y eut longtemps à Barbonne un curé et un vicaire assistés d'un Suisse et d'un bedeau.
- 6.1 - Rôle du curé
C'est toujours un érudit, souvent docteur en théologie. De ce fait, sa fonction religieuse a une grande influence sur la population
de sa paroisse. Son érudition l'amène à s'occuper des registres des états civils : baptême, mariage, mortuaire.
En marge des état-civils, il joue un rôle historique en notant, souvent en rouge les faits marquants qui touchent barbonne : passage
de troupes, assassinats, accidents...
De temps en temps vient de Châlons un contrôleur des état-civils.
- 6.2 - Ses revenus
Ils furent fructueux jusqu'à la saisie des biens du clergé pendant la révolution.
Jusqu'à cette époque, le curé perçoit grâce aux dîmes qui s'attachent à la cure, la somme de 827 livres auxquelles s'ajoutent le
revenu d'une vigne, seul bien foncier de la cure et les revenus provenant de sa charge religieuse, 194 livres.
Le revenu global de la cure s'élève donc à 1 081 livres. Ajoutons qu'il reçoit des cadeaux en nature et que la tradition est de
l'inviter aux fêtes de baptême et de mariage. Mais il faut soustraire de ce revenu les charges ordinaires 30 livres au Vicaire qui
l'assiste plus 10 livres de gratification, 6 livres au Chapitre de Saint-Pierre de Troyes. Vingt livres de cierges et chandelles
fournis pendant les services de messe, 67 livres de décimes, 91 livres de dons gratuits, le curé aide parfois matériellement les
habitants impécunieux, parfois aussi il entretient le presbytère.
Cependant, c'est aux paroissiens qu'échoient presque toutes les charges de l'église et de son cimetière.
Pour faire face à ses charges, à la gestion des biens attachés à la cure, fut crée un organisme : la fabrique, nulle date ne
mentionne sa création.
- 6.3 - La fabrique
Les paroissiens nomment deux des leurs pour cette gestion : les marguilliers. Ils sont en principe nommés pour un an. Ce sont des
notables instruits et ils sont souvent reconduits en raison de leurs capacités.
Ils se réunissent deux fois l'an en conseil de fabrique et doivent rendre compte en ordre à leurs successeurs.
La fabrique exista longtemps avec deux marguilliers puis un. Son budget s'amoindrissait. Ainsi vers 1833, deux laïcs reçoivent 150F
de la commune pour s'occuper de la trésorerie de la fabrique. Puis les frais sont évalués à 300F par an. Le 4 février 1847, le
conseil municipal considérant que le conseil de fabrique n'a plus aucune ressource vote une somme de 320F pour l'achat d'habits
sacerdotaux, chantres, enfants de choeur, bedeau. Et ainsi de suite le conseil municipal soutiendra le conseil de fabrique.
Revenons à la charge religieuse du curé de barbonne. Il semble que les paroissiens n'étaient pas très assidus à l'église. En effet
dans cet écrit, page 846 livres 2 d'état civil, l'abbé Jacques Cynard raconte : "dix missionnaires arrivés ici le 9 juin 1658 qui
par leurs exhortations salutaires ramenèrent les paroissiens à leur devoir.
Ensuite Monseigneur Maltier, Evêque de Troyes assisté de deux grands vicaires et du grand archidiacre donna la confirmation, dédia
l'église consacré le Grand autel, celui de la Sainte Vierge, de Sainte Marguerite, de Saint-Claude, fit procession du Saint-sacrement
et ordonna la clôture du cimetière.
- 6.4 - Les prêtres pendant la période révolutionnaire
Il semble que tous les prêtres de Barbonne aient prêté serment à la République et à la Constitution. Ils prêtaient serment en même
temps que les officiers de la Garde nationale de Barbonne. On prêtait serment soit à l'auditoire tenant lieu de Maison commune soit
à l'église.
Ainsi, Bertin, vicaire et Lallement, curé, prêtent serment le ler janvier 1791, l'abbé Merillé le 14 juillet 1791...
La population, les élus municipaux, les gardes nationaux allaient régulièrement aux offices. De grandes messes étaient dites "pour
les frères tombés au combat".
C'est à la porte de l'église qu'étaient affichés les compte-rendus des réunions du conseil de la commune ; les appels au patriotisme
pour les jeunes gens ; les décisions importantes.
Pendant la messe, il arrivait que le procureur de la commune prenne la parole en cas de gravité ; ainsi fut décidé la quête en faveur
des familles des 12 tués du mois d'août.
A l'église, on était sûr de toucher une grande partie de la population restée pratiquante.
Le procureur de la commune prenait des décisions en cas de désaccord "aujourd'hui, 12 avril 1791 est comparu le procureur de la
commune, lequel a dit qu'informé par des billets d'invitation distribués cet après-midi de la part de la Garde nationale qu'elle se
dispose de faire faire le jour de demain un service à la mémoire d'Honoré Riqueti, comte Mirabeau"... Le procureur rejette la date
préconisée, la population ne pourra pas se rendre à l'église un jour de semaine. Et il décide que le service à faire à monsieur
Mirabeau aura lieu à 8 heures du matin. Monsieur le curé sera invité a prononcé un discours relatif à la cérémonie. La Garde
nationale et les citoyens de ce lieu sont invités. L'offrande de pain et de vin sera distribuée aux pauvres..."
Sous le régime de la Convention et surtout pendant la période dite "la terreur'', la situation des prêtres assermentés devient plus
difficile. Bien que leur vie ne soit pas menacée comme par exemple les massacres de prêtres à Reims, ils sont en butte à des réformes
administratives.
Appliquant les décrets, le conseil de la commune se voit dans l'obligation de supprimer les émoluments du citoyen curé.
Le ler février 1793, il doit délivrer un certificat de résidence aux prêtres sur l'attestation de plusieurs personnes. Ce jour-là, le
conseil de la commune accorde au citoyen Charles François Thiercelin, curé de Fayel mais vivant dans une maison lui appartenant à
Barbonne depuis 8 ans.
Le même jour, un certificat de résidence est fait pour François Bénard, agé de 69 ans, pensionnaire du curé Thiercelin depuis 5 ans.
De même, le 24 février 1793, un certificat de résidence est accordé à Anne Toussine Dorün demeurant chez le citoyen Lallement, curé
de Barbonne. L'église de Barbonne fut très peu de temps Temple de la raison, sous l'influence de Martin Guillot, notaire et commissaire
du peuple. Mais il semble qu'il n'eût pas le même impact qu'à Fayel.
A Barbonne, beaucoup de gens étaient attachés au culte catholique. De plus, les élus municipaux préféraient se réunir à l'ancienne
"maison de justice" dite l'auditoire, qu'ils avaient rachetée malgré sa vétusté au District de Sézanne.
Dans les nombreux arrêtés de la police municipale de Barbonne, concernant le chapitre pour la tranquillité et l'ordre de ce lieu,
existe un paragraphe qui réglemente le travail du bedeau "le bedeau, chargé de sonner journellement les angélus, sera tenu, les fêtes
et dimanches, de ne les sonner qu'à la onzième heure pour tenir lieu de retraite à tous les citoyens. Et pour qu'elle soit entendue
de tous sera sonnée à la grosse cloche."
- 6.5 - Après la révolution
La paroisse de Barbonne appartient désormais au diocèse de Chalons. Il y eut encore quelques années un vicaire et un curé. La commune
leur alloue une somme annuelle payable par quart chaque trimestre.
Ainsi, la liberté de culte étant revenue, le 13 fructidor de l'an XII, monsieur Lefort, vicaire reçoit au titre du dernier trimestre
de l'année 83 F et 50 c. Le desservant, quant à lui, reçoit pour la même période la somme de 166 F et 66 C. En 1838, le desservant de
l'église de Barbonne reçoit 400F de la commune.
La commune assure les réparations de l'église et du presbytère.
Dans le budget de 1843, on relève :
- traitement de l'abbé Barat, 400 F payable par quart le 1 avril, le 1 juillet, le 1 octobre et le 31 décembre.
Dans le même budget de 1843, on trouve :
- Un secours pour combler le déficit de la Fabrique composé de deux sommes, une de 300F payable en trois fois, une de 216 F
soit un total de 516 francs payables au sieur Marcoult, trésorier de la fabrique.
Maintenant, le curé de Sézanne anime outre sa paroisse, celle de Saudoye, Barbonne, Fontaine-Denis, Bethon.
- 6.6 - Liste de prêtres entre 1500 et 1997
Elle contient une ou deux lacunes.
Une liste est inscrite sur une plaque de cuivre au-dessus de la porte de la sacristie : 35 prêtres de 1500 à nos jours dont trois
seulement sont morts pendant leur séjour à Barbonne.
Etat chronologique des curés de Barbonne
De 1500 à 1530 | Plansson Jehan |
1543 | Hugier Guillaume |
1550 | Choignot Pierre |
1566 | Choignot Antoine |
1566 | Couard Nicolas |
1594 | Simart Sébastien |
1602 | Letondeur Nicolas |
1611 | Desrieux Nicolas |
1645 | Ragon Jehan |
1645 | Belin Nicolas |
1651 | Synart Jacques |
1697 | Dupont Matthias |
1721 | Langloix Robert |
1797 | Lallemant Bonaventure |
1761 | Vinot Nicolas |
1803 à 1806 | Delacroix |
1820 | Rapain J.J. Antoine |
1824 | Lebrasseur Joseph |
1827 | Maisonneuve de Montpabol |
1829 | Bonnard Jean-Baptiste |
1831 à 1837 | Blitz Michel |
1852 | Barat Joseph |
1861 | D'Hennezel Charles |
1868 | Jules Stanislas |
1873 | Monceau Marie |
1882 | Floquet Henri |
1893 | Pasquet Adolphe |
1903 | Charlot |
1903 à 1920 | Alexandre Henri |
1949 | Sauvage Paul Joseph |
1950 | Levacher Jean |
1962 | Mirault René |
1964 | Viart Joseph |
1970 | Den Ouden Vim |
1988 | Fagot André |
Depuis 1997 | Morlet Joel |